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3 février 2020 1 03 /02 /février /2020 19:16

LES VINS DES HOSPICES DE BEAUNE

 

Dégustation le jeudi 30 janvier 2020

 

avec Ludivine Griveau, Régisseur du domaine des Hospices de Beaune

et Michel Bettane , écrivain, auteur du guide des vins

 

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1- SAVIGNY les BEAUNE 1er cru 2015 ; cuvée Arthur Girard :

 

Arthur Girard légua une partie de ses biens à l’Hôtel-Dieu en 1936. Cela incluait ses propriétés situées à Savigny-lès-Beaune : les Guettottes, les Peuillots, Marconnets et le bas Marconnets, les Lavières, les Charnières ou Chaurières, ou encore les Champs Charbons Fourches.

La Cuvée est traditionnellement réalisée à partir de deux Premiers Crus, Les Bas Marconnets et Les Peuillets, (0,59 ha) dont les vignobles touchent aux limites de la commune de Beaune. Le vin est ainsi plus corsé que le Savigny Premier Cru de la colline de Vergelesses, situé plus au nord.

 

La robe est d’une jolie teinte rouge avec des reflets grenat. Le nez complexe livre de belles notes de fruits rouges (framboise), de mûre et un accent légèrement boisé bien intégré dans le fruit du vin.

La bouche a une belle structure, une matière arrondie, grasse, bien équilibrée où les tanins offrent un grain fin ; Un vin corsé et tendre à la fois montrant une présence fruitée intense. La finale fraiche et longue décline à nouveau fruits et une note légèrement épicée. Un beau vin plein d’expression

 

2-BEAUNE  1er cru 2014 ; cuvée Guigone de Salins :

 

Epouse de Nicolas Rolin, le fondateur des Hospices de Beaune, Guigone de Salins déménagea d’Autun à Beaune en 1461, après la mort de son mari, pour prendre la direction de l’Hôtel-Dieu. Elle consacra une grande partie de sa fortune au soutien des patients jusqu’à son décès à l’âge de 82 ans.

La longévité de cette célèbre cuvée est l’une des plus remarquables de tous les Beaune. Elle est composée pratiquement pour moitié du vignoble des Bressandes, planté dans les années 1960 et en 1980 sur des pentes raides.

 

Belle robe intense et vive marquée par un reflet grenat. Le nez certes encore un peu discret libère un fruité profond qui s’accompagne de notes de cerise confiturée.

En bouche, ce vin affirme sa structure par une matière dense bâtie sur un fruité profond et des tanins encore légèrement apparents qui vont se fondre avec le temps. Un accent "aigrelet" apporte de la fraicheur et met en avant la palette aromatique. La finale longue et persistante s’allonge sur des notes épicées. Un vin plein de promesses.

 

3-VOLNAY 1er cru 2016 ; cuvée Blondeau :

 

En 1811, François Blondeau offrit les cloches de l’Hospice de la Charité, que les passants peuvent toujours entendre en se promenant dans la rue de Lorraine à Beaune. Il fit également restaurer l’église de Volnay et construire une école. Afin qu’il soit à perpétuité pris soin de cinq personnes âgées, il fit don de tous ses vignobles dans Pommard et Volnay.

La composition de la Cuvée ne devrait pas laisser les amateurs indifférents : le vin est composé à 70% de Champans et Taille Pieds, plantés entre 1952 et 1989. Les Ronceret, plantés en 1961 et Mitans plantés entre 1955 et 1972, en constituent le restant.

 

D’un bel éclat, la robe bien soutenue est du plus bel effet. Le nez est d’une grande profondeur fruitée : fruits rouges, cerise noire confite, mûre et des notes de violette délicate. C’est le pinot noir parvenu à bonne maturité.

La bouche est bâtie sur la délicatesse. Elle exprime d’emblée une belle expression aromatique composée de fruits rouges et des notes de violette, le tout dans un style plutôt délié. Les tanins se fondent dans la matière  mûre. La finale reprend la palette du nez faite d’élégance et d’équilibre et se prolonge dans une longueur intense.

Beaucoup de caractère et de race.

 

4-POMMARD 2015 ; cuvée Billardet :

 

A travers cette Cuvée, les Hospices rendent hommage à deux de leurs éminents médecins : Antoine Billardet, qui oeuvra pendant la Révolution, et son fils Charles, élève chirurgien dans l’armée de Bonaparte, qui consacra ensuite cinquante années de sa vie aux patients de Beaune.

Cette Cuvée fait partie des Pommards les plus estimés du domaine des Hospices. Ses vignes ont été pour 87% plantées en 1988 ou avant, remontant ainsi pour les plus anciennes à 1960 et 1954. En complément, 35% de la Cuvée provient du premier cru Les Arvelets dont les vignes ont un âge moyen de plus de 24 ans.

 

La robe plutôt dense montre un reflet grenat foncé. Le nez ouvert et complexe offre une belle palette qui s’oriente dans un 1er temps vers les fruits rouges (cerise), la mûre puis au 2ème nez des notes de cerise noire, de sous-bois discret mais agréable, mêlées à quelques notes confiturées.

La bouche tout aussi aromatique, révèle une belle matière à la fois puissante et fine livrant une trame satinée et fondue, des tanins intégrés au vin. La fraicheur fait ressortir la qualité du fruit. Finesse et élégance signent la classe de ce vin. Grande longueur en finale où toute la gamme du nez est reprise.

Un grand vin racé issu de grands terroirs.

 

5-CORTON Grand cru 2014 ; cuvée Charlotte Dumay :

 

En 1534, « Pour le remède et le salut de son âme », Charlotte Dumay, épouse sans descendance du Garde pour le Roi en sa monnaie de Dijon, donna aux Hospices 100 ouvrées de vignoble et de la terre en jachère dans le domaine d’Aloxe, ainsi qu’une maison en pierre. La donation fut transcrite en lettres gothiques sur parchemin.

Cette Cuvée des Hospices figure parmi celles présentant la plus grande longévité. C’est l’un des vins du Domaine le plus somptueusement structuré. Le Corton-Renardes entre pour 63% dans sa composition, les 37% restants regroupant au total 24 secteurs différents de cette célèbre colline.

 

La robe d’intensité moyenne est rouge à reflets grenat ; le nez un peu discret laisse apparaitre une légère réduction qui disparait après aération. Suivent ensuite de beaux arômes fins de fruits rouges, de sous-bois et de cerise noire.

D’entrée un beau fruité envahit la bouche : on trouve la framboise, les fruits noirs frais avec une touche de caramel au lait et de sous-bois qui s’évasent jusqu’à la finale. Les saveurs sont encadrées par des tanins fins et veloutés d’une grande noblesse de grain La fraîcheur équilibre la générosité du vin qui se prolonge dans une belle longueur où le fruité s’impose encore avec des notes minérales.

Grand vin harmonieux. Un grand moment de dégustation.

 

6-MEURSAULT 1ercru les Genevrières 2015 cuvée Philippe le Bon

 

La Cuvée rend hommage au Duc de Bourgogne Philippe le Bon (1419-1467), qui accorda son soutien lorsque Nicolas Rolin, son Chancelier, décida d’édifier l’Hôtel-Dieu de Beaune en 1443. La Cuvée figure parmi les meilleures des grands blancs. Aujourd’hui, toutes les vignes sont plantées en Premier Cru Genevrières dessous ( 0,57 ha ). Les vignes en Genevrières dessus ayant dû être arrachées, la cuvée, produite traditionnellement en faible quantité, présente une taille d’autant plus réduite.

 

Jolie robe dorée bien limpide. Le nez expressif et complexe se compose de fleurs blanches (aubépine), de notes toastées, de fruits jaunes (pêche).

La bouche étonne par son ampleur et son velouté. Ronde et généreuse, elle possède une belle matière, une grande présence aromatique tout en finesse axée sur les fleurs blanches (acacia) avec des notes légèrement vanillées qui se prolongent jusqu’en finale. Avec beaucoup de générosité et de fraîcheur, ce vin est un modèle d’équilibre entre puissance et harmonie montrant une certaine tension. Belle finale longue avec la même note fruitée qu’au nez.

Un vin de grande race. Un vin sans artifice dévoilant toute la magie du chardonnay sous climat bourguignon.

 

7-CORTON Grand cru blanc 2015 ; cuvée Docteur Peste :

 

Jean-Louis Peste a exercé la médecine aux Hospices de Beaune au milieu du XIXème siècle, pendant plus de 30 ans. Sa fille, la Baronne du Baÿ, légua en 1924 un vaste domaine à l’Hôtel-Dieu, en mémoire de son père.

Issue à 90% de plants très anciens ou de vignes plantées avant 1985, cette Cuvée se compose à 43% des parcelles Chaumes et Voierosses exposées Sud Sud-Ouest. Leurs vignes furent plantées à 4 reprises entre 1976 et 1985. Les parcelles Les Bressandes, dont les plus anciennes vignes datent de 1940, Les Fiètres et Les Grèves apportent l’équilibre final à cette Cuvée.

 

La robe est d’un beau jaune brillant et bien limpide ne manquant pas d’éclat. Le nez ouvert, complexe et généreux libère de jolies notes vanillées, de fleurs blanches. Des accents miellés et beurrés prolongent cette déclinaison.

La bouche puissante, dense avec du volume affiche une belle structure, un fruité complété par toute la gamme aromatique du nez ; L’équilibre est parfait entre la matière riche, propre à ce millésime de soleil et une fraicheur élégante. La finale longue s’allonge sur des notes fruitées avec tension et de beaux amers.

Un grand cru au superlatif.

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