Œnologie : Une dégustation de vins de Chianti
Un vignoble de caractère entre mer et collines
Une fois par an, dans le cadre de ses activités, la Confrérie de Bacchus organise une dégustation de vins étrangers. Après la vallée du Duero en 2006, c’est le Chianti qui était à l’honneur cette année. Fer de lance de la renaissance vinicole toscane, le Chianti s’est un peu dispersé du fait d’extensions souvent injustifiées. La soirée s’est donc fixée essentiellement au cœur de l’appellation, le Chianti classico qui regroupe, au sud de Florence, les meilleures zones du vignoble. Le cépage roi de cette région est le Sangiovese. C’est un cépage qui dans les meilleurs terroirs sait s’élever à des hauteurs insoupçonnées. Il donne alors des vins structurés, frais, amples mais sans lourdeur, racés sans démonstration de force.
Pour confirmer cela et faire apprécier les vins de cette région, la Confrérie avait inviter une valeur sûre : Paolo De Marchi du domaine Isole e Oléna, l’oeil pétillant dès qu’il s’agit de parler de son vignoble de 50 ha situé sur les coteaux pentus au coeur de la Toscane. C’est certainement l’un des vignerons les plus attentifs à la recherche de l’expression la plus pure de ses terroirs et du Sangiovese. Qu’il s’agisse de sa cuvée vedette, le Ceparello 2003 ou de son Chianti classico 2005, ses vins témoignent d’un sens aigu de l’équilibre et de la finesse et une volonté farouche de préserver la fraîcheur du fruit en évitant toute note confiturée.
Les cinquante participants présents purent découvrir verre en main, six autres grandes maisons italiennes,des références de la région, comme par exemple le domaine Ormanni 2004, très typique, fin, aux arômes de cerise bien mûre et de cuir, le domaine Podera il Palazzino 2004, ample, aux tanins bien fondus dans une matière imposante, le domaine Felsina Berardenga 2005, 100% Sangiovese, tonique, parfaitement équilibré, aux arômes de fruits noirs,sans lourdeur et d’une grande pureté. Paolo de Marchi avait aussi apporté des vins dit « modernes » faits pour l’essentiel à base de cépages bordelais présentant peu de typicité par rapport aux précédents, mais plaisants comme le domaine Fonterutoli 2005 et la maison Savignola Paolina aux arômes très mûrs de réglisse et aux tanins bien intégrés.
Une soirée pleine de charme et de découvertes, un voyage initiatique au travers de cette Toscane, terre de culture et de civilisation qui en matière de vins devient un peu « l’école bordelaise à la mode florentine »
